mardi 23 avril 2013

APPEL POUR LA RÉHABILITATION COLLECTIVE DES FUSILLES POUR L’EXEMPLE DE LA GUERRE DE 1914-1918


23 avril 2013 Par Libre Pensee  


Voilà près de dix ans maintenant que des organisations comme la Libre Pensée, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, l’Union pacifiste, le Mouvement de la Paix, et de nombreuses sections départementales de la Ligue des droits de l’Homme, se prononcent ensemble pour une réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple.

Reprenant la suite d’un combat qui a marqué l’entre-deux-guerres et qui a abouti à la réhabilitation judiciaire d’une cinquantaine de fusillés, ces organisations ont donné à leur action un contenu qui ne pouvait plus être celui du passé. Il ne s’agissait plus pour elles de « rejuger » ce qui l’a été dans les conditions inqualifiables que l’on sait et qui ne sont désormais plus depuis longtemps « reproductibles », même en pensée.

En effet, le bon sens conduit à conclure qu’il faut réhabiliter la totalité des Fusillés pour l’exemple, sans prise en compte de cas particuliers, inaccessibles à une investigation scientifique digne de ce nom.

Nombre d’historiens ont une parfaite conscience de ces difficultés insurmontables qui rendent l’étude au cas par cas impossible, définitivement hors de portée. Beaucoup de ces historiens ont accompli un travail remarquable, qui a enrichi de façon décisive notre connaissance de la Grande Guerre, loin des clichés hérités du passé qui perduraient dans une certaine opinion soucieuse d’un patriotisme de circonstance, comme elles perduraient dans beaucoup de travaux universitaires, et du même coup dans les manuels scolaires.

« Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. » C’est ce principe généreux – grâce auquel l’humanité pourra peut-être s’élever un jour au niveau d’un devenir pacifique – qui guide les signataires de cet appel pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple de 1914-1918.

Cet appel émane des historiens, des cinéastes, des réalisateurs, des comédiens, des artistes, des écrivains, des libres penseurs, des pacifistes et des internationalistes soussignés qui, par delà leurs engagements respectifs, par delà les investissements personnels, culturels, philosophiques, politiques, qui leur sont propres, se retrouvent ensemble sur cette exigence, dont la satisfaction ressortit à l’honneur de la République.


Premiers signataires :
Blondel Marc, Président national de la FNLP, Boisset Yves, Cinéaste, Bruneel Jean-Marc, Président du Groupe Non-Violent Louis Lecoin, Candelier Jean-Jacques, Député PCF du Nord, Chambefort Guy, Maire d’Yzeure, député PS de l’Allier, Fraix Philippe, petit-fils d’un résistant fusillé de 1939-1945, Frère Michel, général de brigade en retraite, Gaudy Gabriel, syndicaliste et Maire Adjoint dans l’Aisne, Guerry Philippe, Peintre, Lebel Jean-Jacques, peintre et poète, Le Mignot Renée, co-présidente du MRAP, Le Naour Jean-Yves, historien, Markidès Paul, Vice-président de l’ARAC, Montet Maurice, UPF, Moreau Alain, écrivain et scénariste, Roy Pierre, Président de la Fédération nationale laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes, Viot Eric, écrivain.

Tous au Rassemblement pacifiste et internationaliste
Pour la réhabilitation collective des Fusillé
pour l’exemple

Samedi 8 juin 2013 à 14 h
Salle de spectacle – Annexe Bourse du Travail – 85 rue Charlot 75010 Paris.


mercredi 17 avril 2013

Déclaration de Kader Arif : toute honte bue

 Communiqué de presse


La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance avec consternation de la déclaration de monsieur Kader Arif, Ministre des Anciens Combattants, refusant la réhabilitation collective des Fusillés pour l'exemple de la Guerre de 1914-1918.

Après s'être glorifié d'avoir attribué la mention " Mort pour la France " au sous-lieutenant Jean-Julien Chapelant, alors que la formule exacte aurait été " Mort par la France " et que la Mairie de son village natal l'avait déjà inscrit sur le Monument aux Morts au début des années 1920, le Ministre a enfourché le cheval des partisans du " cas par cas ".
Il a indiqué qu'il fallait " regarder chacun des cas particuliers ". A sa suite, Joseph Zimet qui dirige la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale a précisé : "La difficulté réside dans la grande diversité de ces condamnés, tous ne sont pas des mutins. Il faut démystifier cette question pour éviter de penser que ce sont tous des innocents "
 
 Quelle honte !

Le problème n'est donc pas de savoir si les Fusillés pour l'exemple étaient innocents, mais s'ils étaient coupables ! Et si on trouve des coupables, un siècle après, on fait quoi ? On les refusille pour l'exemple ? Alors que 20% des dossiers des Conseils de guerre exceptionnels ont été détruits, alors que ces dossiers ont été constitués à charge par les fusilleurs, alors qu'il n'y a plus accusateurs et témoins de la défense, comment rendre une vraie justice ?

Et s'ils sont déclarés coupables, de quoi seront-ils coupables ? De vols, de compromission avec l'ennemi ?  C'est l'ouverture de la boite de Pandore, mais au fond il ne restera pas l'espérance. Dans ce cas, la Fédération nationale de la Libre Pensée demande le même examen pour la responsabilité des généraux, notamment Nivelle et Pétain, pour ce conflit et le suivant.  Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures.

Avec Voltaire, La Fédération nationale de la Libre Pensée préfère le principe : "Il vaut mieux un coupable en liberté qu'un innocent en prison ". Il faudra bien qu'un jour les zélateurs d'une " justice " au cas par cas et à la tête du client, donnent les véritables raisons qui les motivent pour empêcher que justice soit rendue et que la réhabilitation collective des Fusillés pour l'exemple soit prononcée.

La Libre Pensée a indiqué clairement au Président de la République, lors de son entrevue du 10 avril 2013, que si la plus haute autorité de l'État ne prononçait pas la réhabilitation collective en 2013, alors, en 2014, lors des cérémonies, séminaires, colloques, rassemblements, les Libres Penseurs seront de tous les évènements officiels du centenaire de la Première Guerre mondiale pour porter haut et fort cette revendication de justice.

On ne nous fera pas taire 

 
Cela fait près d'un siècle que cette honte perdure. Il faut que justice soit enfin rendue à ces hommes qui ont refusé la barbarie de la guerre et de mourir pour rien. De nombreux pays belligérants ont déjà rendus justice aux Fusillés pour l'exemple. Pourquoi la France refuse-t-elle de le faire à son tour ?

Est-ce parce que les troupes françaises sont déployées sur le sol d'un grand nombre de pays pour faire la guerre, que l'État ne veut pas reconnaître le droit de refuser de mourir pour rien ? Est-ce le droit à la désobéissance pour sauver sa vie que le Gouvernement refuse de voir reconnaître ? Faut-il imposer aux soldats l'obéissance absolue à la hiérarchie militaire,  dussent-ils en mourir ?




Avec la Libre Pensée, le 8 juin 2013 à 14H
Tous au Rassemblement pacifiste et internationaliste
Pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l'exemple
 Salle de spectacle - Annexe Bourse du Travail - 85 rue Charlot 75010 Paris.


Sous la Présidence de Marc Blondel,
Prendront la parole :des militants pacifistes et internationalistes, réalisateurs de films, comédiens, historiens, élus, libres penseurs.
Un film sera projeté en ouverture.


Paris, le 17 avril 2013

mercredi 10 avril 2013

La Libre Pensée a été reçue par le Président de la République

Le mercredi 10 avril 2013, la Fédération nationale de la Libre Pensée a été reçue par le Président de la République, monsieur François Hollande, à l’Elysée. La délégation de la Libre Pensée était dirigée par Marc Blondel - Président, David Gozlan – Secrétaire général et Christian Eyschen – Vice Président.

Dans une ambiance très cordiale,la Libre Pensée a, tout d’abord, donné son point de vue sur la mise en place de l’Observatoire de la Laïcité et fait part de ses observations sur sa composition quelque peu étonnante.

Le dossier de la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 a été abordé. La Libre Pensée a fait part de son souhait que le Président de la République, au cours de cette année 2013, prononce les mots de réhabilitation collective, à l’instar de François Hollande, quand il était Président du Conseil général de Corrèze. Monsieur le Président de la République a confirmé son engagement pour cette cause.

La Libre Pensée estime que cette réhabilitation collective se fait trop attendre depuis 99 ans. Plus de 600 Fusillés et leurs familles sont dans l’attente de cette justice dans l’Histoire et que l’Histoire leur rende justice.

Comment pourrait-il y avoir une étude au cas par cas, quand les victimes, les accusateurs, les témoins ont tous disparu ? 
Plus de 20% des dossiers des Conseils de guerre ont été détruits par la guerre et les incendies. Ceux qui restent ne sont constitués qu’à charge par les fusilleurs. Comment la justice pourrait-elle être rendue dans ces conditions ?